Le Parti des pirates sera représenté au Parlement européen

LEMONDE.FR, 17.04.09

n an de prison ferme. C'est la condamnation qu'a prononcée le tribunal de Stockholm à l'encontre des quatre responsables de The Pirate Bay, un des principaux sites de téléchargement au monde, pour complicité de violation de droits d'auteur. Une lourde peine qui pourrait profiter au Piratpartiet ("Parti des pirates"), parti politique suédois indépendant créé en 2006 dans la mouvance du site de téléchargement. Christian Engström, 49 ans, est la tête de liste du parti pour les élections européennes de juin prochain. Il enjoint les jeunes à voter pour le Parti des pirates afin de manifester leur mécontentement. D'après un sondage publié en décembre dernier, 21 % des Suédois pourraient donner leur vote à ce parti.



Que pensez-vous de la condamnation des responsables de The Pirate Bay ?

J'ai véritablement été choqué. Un an de prison et 3 millions d'euros de dommages et intérêts pour avoir permis l'échange de fichiers, c'est complètement scandaleux. Les Suédois, en particulier les jeunes, ont maintenant une bonne raison de voter aux élections européennes, pour montrer aux hommes politiques ce qu'ils pensent de ce verdict.

Estimez-vous que ce verdict va favoriser votre campagne ?

Oui, je pense que de nombreux jeunes, d'habitude peu intéressés par les élections européennes, vont aller voter juste pour montrer à quel point cette condamnation de The Pirate Bay les a mis en colère. De ce point de vue, le verdict du tribunal tombe au bon moment. Dans les cinq heures qui ont suivi la condamnation, notre parti a enregistré dix-huit cents nouveaux membres. Nous comptabilisons maintenant seize mille cinq cents membres, soit plus que les Verts (MP) et le parti de gauche (VP). Je suis convaincu que nous allons provoquer un tournant aux élections européennes de cette année. Nous serons representés au Parlement européen.

En quoi consiste votre programme pour les élections ?

Le Parti des pirates se bat pour un Internet libre, sans aucune licence, dans une société ouverte. La liberté de communication est l'une des bases des droits de l'homme et fait partie de la Convention européenne des droits de l'homme. Les nouvelles technologies sont quelque chose de fantastique que nous devons encourager, et non entraver en mettant en prison les gens qui fournissent des infrastructures. Les politiciens ne pourront jamais mettre un terme à l'échange de fichiers mais ils peuvent causer des dommages à l'Internet et aux gens qui œuvrent pour le développer.

Propos recueillis par Audrey Garric

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