Pédophilie: "Ils ont tout fait pour camoufler le bazar"
L'émission Controverse est revenue sur les perquisitions qui ont eu lieu au sein de l'Eglise. Un débat au cours duquel les représentants de l'Eglise ont fait part de leur étonnement par rapport à la manière dont les perquisitions ont été menées. Les victimes, elles, ont dit que tout était fait pour camoufler ces abus... Rtl
L'Eglise tente-t-elle de dissimuler ou d'étouffer certains dossiers ayant trait à des faits de pédophilie ? La Justice est-elle la même pour l'Eglise que pour la Cité ? Voilà les principales questions qui ont animé le débat "Controverse", dimanche midi. Tout d'abord, il est important de comprendre pourquoi l'Eglise s'est offusquée lorsque des enquêteurs se sont emparés d'ordinateurs qui appartiennent à des cardinaux. "Il y a deux aspects à cette question. Tout d'abord l'aspect rationnel. L'Eglise ne se considère pas au-dessus des lois. La seule chose sur laquelle on s'interroge est de savoir si ces perquisitions étaient bien proportionnelles. Ensuite il y a l'aspect émotionnel. Et les images de ces perquisitions, à ce niveau, ont fait le tour du monde en donnant une vision négative de l'Eglise alors que nous ne savons toujours rien sur les modalités de ces perquisitions", a expliqué Eric De Beukelaer, porte-parole des évêques de Belgique.
"Le communiqué du Vatican est scandaleux"
"On est dans un pays où il y a eu, récemment, des perquisitions chez des ministres, des parlementaires et des juges. Pourquoi désormais s'étonne-t-on qu'il puisse y avoir des perquisitions au sein de l'Eglise. Et pourquoi une telle émotion ?", a réagi Philippe Grollet, past-président du centre d'Action laïque. "Pour moi il y a deux discours. Celui des représentants de l'Eglise belge et celui du Vatican. Le communiqué du Vatican est scandaleux. De quel droit se posent-ils ainsi en victime alors qu'ils feraient mieux de balayer devant leur porte", a-t-il ajouté.
"D'abord régler les choses en interne"
Christophe, victime des abus d'un prêtre dans sa jeunesse, est venu témoigner pour la première fois. Dès l'âge de 9 ans, il a été abusé par un homme d'Eglise, proche de sa famille. Il a fait part des difficultés rencontrées pour se faire entendre par la hiérarchie de l'Eglise. "J'ai d'abord porté plainte en interne. J'ai été très bien reçu par monseigneur Léonard qui était en ce temps-là à Namur. L'homme qui m'a abusé a été suspendu. Mais désormais, il officie toujours mais avec des personnes âgées. Le problème a donc simplement été déplacé", a-t-il confié. Quand Christophe s'est interrogé sur le fait de porter plainte officiellement en Justice, il a été confronté au secret qui entourait l'affaire: "ils ont essayé de camoufler le bazar. On m'a dit qu'il fallait d'abord régler les choses en interne et ne pas trop en parler", a-t-il ajouté.
Caste supérieure
Marie-Dumont Baguette, Juge de la Jeunesse honoraire et ex-membre de la commission interdiocésaine pour le traitement des plaintes pour abus sexuels commis dans l'exercice de la relation pastorale, a également évoqué les graves difficultés rencontrées pour collaborer avec l'Eglise, notamment lorsqu'il avait été question d'indemniser les victimes. "Il a été dit que les gens de l'Eglise faisaient partie d'une caste supérieure aux autres hommes. Par ce fait là, ils ne devaient pas réparer les dommages causés", a-t-elle affirmé.
Danneels au courant ?
Un interlocuteur, journaliste judiciaire du quotidien Het Laatste Nieuws, qui s'est exprimé par téléphone, a assuré que le cardinal Danneels était au courant de plusieurs faits de pédophilie, dont celui de l'évêque de Bruges. Une déclaration à laquelle Tommy Scholtès, directeur de l'Information de Cathobel, n'a pas souhaité réagir. "C'est à lui (le journaliste néerlandophone) d'étoffer ses paroles. Il connaît mieux le dossier que moi. Moi, je pense que la chose essentielle, c'est d'arriver à refaire la vérité", a-t-il dit en guise de réponse.
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